Ce petit résumé sera très
subjectif, c'était mon premier Mont-Blanc, l'émotion
prend le dessus.
Le Mont-Blanc, le toit de l'Europe(enfin selon les limites
géographique choisi pour ce continent), c'est tout un mythe pour
l'alpinisme amateur. Ce n'est évidemment pas le sommet le plus
difficile ni le plus beau. La foule qui se presse pour conquérir
cette montagne est en contradiction avec la recherche de calme et de
solitude de l'alpiniste puriste. Il n'empêche il faut l'avoir
fait au moins une fois. Beco et Fred sont donc motivés pour
rejoindre la cohorte de touriste à l'assaut du " Grand-Blanc ".
Yed est d'accord pour les emmener mais, ayant déjà fait
trois classiques pour atteindre le sommet, il propose de faire un peu
plus dur (Yed il est comme ça, toujours très confiant).
Seb accepte de venir faire le guide, mais est un peu moins optimiste et
ne veux pas faire parti d'une cordée de trois dont deux
débutants. ça tombe bien on est 4 (Seb/Fred et Yed/Beco)
!.
La course : Le Mont-Blanc par l'éperon
de la Tournette.
Ça ce passe coté italien Départ au pied du glacier
du Miage 1600m, Bivouac à 3400 au refuge Quinto Sella, puis
ascension par l'éperon de la Tournette pour arriver sur
l'arrête du Mont Blanc, à 4700m, qui nous emmène au
sommet, à 4810m.
Le récit :
Vendredi 11
Nous arrivons, dans la nuit, à Combloux chez " Mickey "(mamie de
Yed) où nous passons une courte nuit.
Samedi 12
Préparation des sacs, il ne faut rien oublier !!. Papa Yed
essaie encore de dissuader Yed d'emprunter cette voie, mais la
décision est prise.
Nous arrivons en milieu de matinée au point de départ, on
enfile les " Grosses ", ajuste les sac à dos et c'est parti…
Notre chemin suis, un moment, le sentier du tour du Mont-Blanc, il y a
donc beaucoup de monde, la plupart en baskets. Après 1/2h nous
mettons le pied sur le glacier du Miage, enfin sur le tas de cailloux
qui le recouvre. Les 2h qui suivent sont assez monotones, chacun
essayant d'optimiser au mieux sa trajectoire pour éviter du
dénivelé superflu.
Nous arrivons enfin au niveau du glacier du Mont-Blanc, un vrai glacier
quoi !, sans cailloux dessus et tout crevassé. Nous mangeons
rapidement avant d'attaquer cette partie plus délicate. Seb
décide de prendre par le centre, plus raide et plus
crevassé, en raison de chutes continuelles de pierres sur le
coté. Il y a 400m de dénivelé à faire sur
ce glacier, il nous faudra entre 2 et 3 heures pour les parcourir. Le
chemin, à travers les crevasses est très dur à
trouver, certains passages délicats nécessitent l'usage de
deux piolets. Les 400 derniers mètres pour accéder au
refuge sont en rocher(pierrier, puis petite escalade). Nous sommes
pressés d'arriver en haut, le rythme ne plait pas trop
à Beco qui cale un peu.
Nous arrivons tous au refuge après 7-8h de marche, Il y a trois
Italiens avec nous. Repos, Repas, Dodo, quelques photos aussi.
Dimanche 13.
Nous nous levons vers 4h les Italiens sont déjà partis
nous serons seuls toute la journées. Le moral des troupes est
bon, Beco est de nouveau en forme.
Nous remettons le pied sur le glacier du Mont-Blanc pour 200-300m de
dénivelé. Encore une fois, la traversé est
très difficile, Seb guide les deux cordées avec un
maximum de sécurité.
Je me rappelle d'un passage de crevasses, ou debout sur bloc de glace
suspendu, je devais franchir une marche d'un mètre de haut, la
corde coincée 10m à gauche me promettait une jolie chute
si le pont de glace cédait. Je n'arrivais pas à planter mes
piolets sur l'autre rive la glace partant en feuillets.
Ceci passé nous sommes arrivés dans un grand cirque
glacière juste au pied de l'éperon de la Tournette.
Encore la rimaye à passer, 3-4 m de neige dure, verticale voir
surplombante, en second pas trop de problèmes ;). Nous
voilà presque sur la partie rocheuse que l'on ne quittera pas
pendant 900m. Et c'est l'accident.
Alors que je traverse avec Seb en tête un couloir de neige
d'environ 50 m de large, des pierres dévalent le couloir. Seb
presque sorti du couloir me demande de courir pour me mettre à
l'abris et ne pas laisser la corde tendu, qui risquerait de se faire
couper par un caillou. Moi j'aurais préférer reculer…mais
bon pas le choix. Je commence donc à courir, aussi vite que l'on
peu courir en crampons dans une pente bien raide, arrivé au
milieu du couloir une nouvelle grappe de cailloux dévale la
pente. J'essais de les éviter, j'entends le sifflement des
pierres passant près de moi, l'une d'entres elles, de la taille
du poing, me heurte au niveau du mollet. J'ai été
littéralement fauché je me retrouve couché dans le
couloir, je ne suis pas partie en glissade c'est déjà
ça ! La douleur est remontée jusque dans le haut de la
jambe, j'ai l'impression d'avoir le tibia en miette. Mais il faut
repartir pour atteindre une zone plus sûr, je cours-clopines
jusqu'à Seb qui me hisse en lieu sûr. Bilan un gros
ématôme mais les articulations semblent fonctionner
normalement. Je vais continuer, de toute façon je ne veux pas
rater le sommet.
Yed et Beco prennent un autre itinéraire pour passer très
peu de temps dans le couloir ou passe encore de temps en temps des
pierres. Fred soigné avec les moyens du bord repart avec Seb. La
grimpe n'est pas très dure (3 peut être un peu de 4 sur
1 jambe je ne peux guère juger),mais le rocher est pourri,
on réduit donc au max la longueur de la corde pour ne pas se
jeter des pierres. On grimpe lentement l'altitude se fait un peu
sentir, Fred ne vas plus très vite et Beco débute en
escalade. C'est l'enfer à chaque fois que je pose le pied la
jambe plie toute seule, je tire comme une mule avec les bras et
j'essais d'oublier la douleur.
On s'arrête pour manger juste avant de rejoindre une partie en
neige. Ça fait du bien de se reposer un peu.
Comme d'hab Seb ouvre la voie en creusant des marches dans la neige et
nous conduit sur l'arrête du Mont-Blanc pour la première
fois de la journée nous voyons du monde. Les 100 derniers
mètres ne sont plus qu'une formalité, Fred voyant le
sommet courent presque mais Seb commence à être
fatigué de sa journée en tête et ne peut plus trop
accélérer.
Enfin après 11h...le sommet, les montagnes alentours paraissent
toutes petites, comme écrasées. Séance photos,
congratulations mutuel de Beco et Fred pour leur première. Place
à la descente.
Qui aurait pu, dans des conditions normales, n'être qu'une
formalité. Mais l'arrêt au sommet n'a pas
été bénéfique pour mon mollet, les chocs
lors de la descente des marches creusées par de nombreux
alpinistes sont trop violents. Je choisis donc de quitter le fil de
l'arrête pour me laisser plus ou moins glisser dans la neige
ramollie. Seb veillant à enrailler tout début de
glissade. La marche jusqu'à Vallot, pourtant très
près et facile est un véritable calvaire. Je serre les
dents et me concentre sur mon objectif.
Arrivé à Vallot, le groupe propose une halte afin de
choisir une option pour la suite. Les choix sont :
-1)Deux personnes retourne en Italie prendre la voiture , Fred
redescend avec la 3ième par le goûter.
-2)Tout le monde dors à Vallot est on voit demain
-3)Fred part en hélico et les autres redescende par les
aiguilles grises.
Fred n'est même plus capable de faire un pas, un médecin
présent n'exclu pas une fracture du péroné et
précise que demain ça ne pourra qu'être pire. Fred
ne se sent vraiment pas en mesure de redescendre aujourd'hui l'option
hélico est donc choisi.
C'est en fin de journée que l'hélico arrive, se pose
après 6-7 essais et embarque Fred pour Chamonix.
Bilant, rien de cassé mais 3 semaines sans pourvoir marcher, la
jambe à l'horizontale pour évacuer le sang.
Beco, Seb et Yed restés à Vallot se préparent
à passer une nuit de plus en altitude avec des rations
alimentaires assez réduite.
Lundi 14 (Par Yed)
Merci à Yed de m'avoir proposé cette course
à Seb de m'avoir guidé jusqu'au sommet.
A la famille Douvier pour s'être occupé du blessé
Au secours du PGHM de venir chercher une personne qui à un gros
bleu au mollet.
Texte: Fred,Yed.
Photos: Beco, Seb, Yed, Fred