Samedi 26 avril:
Le ciel étoilé de la veille a prédit une magnifique
journée ensoleillée...Résultat: vent et nuages menaçants.
Mais rien ne nous arrête et les sept nains..., heu mercenaires préparent
les cordées: une cordée en flèche menée par Seb
suivi des deux novices, Magali et moi-même, une cordée de fracassés
composée de Yed et Fred, et une dernière de Katia et Shef. Après
une courte marche d'approche dans la garrigue provençale, nous voilà
au pied de la paroi Sainte-Victoire (400 mètres). Et à chaque
cordée son départ. Je ne sais pas si la cause est le fait que
ce soit ma première fois en grande voie, mais le plaisir et les sensations
apparaissent rapidement. L'escalade est variée, alternant passages
plus "marchés" et sécurisants à des longueurs plus engagées
et vertigineuses. De temps à autre, on aperçoit au loin des
casques familiers ou on perçoit des échos de voix connues: tout
va bien, toutes les cordées avancent. La preuve en est notre pause
casse-crôute à l'abrit du vent qui nous réunit tous. Puis
chacun repart terminer la voie qui nous conduit au sommet...et au pied d'une
croix (Mais qu'est-ce qu'elle fout là celle-là?) apportant une
grande sensation de bien-être...et de fierté. Mais les nuages
de plus en plus menaçants qui nous ont jusque là épargnés
nous accompagnent pendant toute la marche de retour et éclatent...quand
nous arrivons au parking (c'est ce qui s'appelle avoir le (censuré)
bordé de nouilles!) Enfin, ce ne sont pas quelques gouttes de pluie
qui vont nous empêcher de clore la journée par un petit tour
au café du village! On R'met ça?
[Claire]
Dimanche 27 avril:
Seb, Magali, Claire et Shef rentrent dimanche soir alors que Fred, Katia et Yed se sont dirigés vers les Calanques.
Lundi matin, réveil frisquet au camping de la cigale à
Cassis. Au programme: shopping pour subvenir à nos besoins
alimentaires du jour (autrement dit: pain), ainsi qu'un topo des
Calanques.
Puis, après concertation, départ pour Castelviel en vue
d'une petite voie en traversée au dessus de la mer, facile,
histoire de se reposer un peu.
Courte marche d'approche, dans un cadre magnifique, cependant avec un
léger dénivelé pas tout à fait du
goût de tout le monde. (bon d'accord, j'ai ralé, mais
j'avais pas récupéré du week-end). Départ
de la traversée de Castevieil, dite "Ramond", par le "trou du
canon". Yed part en tête, avec Fred et moi en flèche. Les
quelques longueurs s'enchainent sans difficulté, sur une petite
vire au dessus de l'eau. La voie se termine par deux longueurs en 4b :
après quelques essais infructueux de Yed, nous nous sommes
rendus compte que nous avions prolongé la traversée, et
que Yed s'engageait dans un 6b! (ouf, Yed ça va, l'honneur est
sauf).
Nous avons donc terminé par nos longeurs de 4b tout à
fait à notre portée, quelque peu patinées
toutefois.
Retour par le même chemin (et donc le même
dénivelé), et petite trempette dans la mer, un peu
fraiche...Fred est resté hors de l'eau, celle-ci étant
trop salée, pas assez agitée, trop froide, et surtout
trop mouillée à son goût.
A la fin de la journée, direction le Verdon, avec comme
d'habitude plantage de tente de nuit, à la frontale. (on devient
spécialistes)
[Katia]
Le lendemain matin, après avoir trouvé un topo, nous sommes parti pour "Afin que nul ne meure". Katia est partie en tête dans ces 150m de 5 soutenu. Les points sont éloignés. Bravo Katia, surtout pour le pas de 6a qui finit la voie. N'en ayant pas assez, et Katia ne parlant que de cela, nous avons fait en moulinette "Wide is love". Un beau petit 6a aérien.
Mercredi, nous sommes tentés par Monier que je dois faire en
tête. Le temps nous est compté car nous devons être
à Grenoble assez tôt. Or la voie nous échappe, elle
se cache. Nous finissons par trouver des points qui détermine la
fin d'une voie. Nous faisons la dernière longueur en moulinette
: il s'agissait bien de la voie que nous cherchions !
[Yed]
Envi de grandeur, envi de splendeur… Cap vers la haute montagne !
La communauté, réduite à deux personnes
après le départ de Katia, partie affronter, non pas les
ténèbres de Mordor, mais les cimes blanches du massif du
mont blanc.
Nous partons donc de Grenoble à l’aube pour rejoindre Chamonix.
Première étape : location de matériel de ski de
rando pour Fred. Après un détour par la maison de la
montagne pour connaître le temps a venir et un retour à la
voiture parce que Fred n’était pas sûr de l’avoir
fermée, nous avons pu louer le matos. Des skis de rando, des
peaux (le machin chose que l’on colle sous les skis pour ne pas
reculer), des couteaux (des crampons pour skis). Sacs, nourritures,
piolet, crampons, forfait pour les Grands Montets, nous voilà
à 3000 et quelques mètres de glace près.
Après un petite descente, histoire de se mettre en jambe et de
retrouver ou découvrir les sensations du ski de rando, nous
attaquâmes, bon train, le col du Chardonnet. Même pas
mi-chemin et une avalanche plus tard, Fred leva le pied. Visiblement
beaucoup trop fatigué pour continuer à ce rythme. Le
sommet enfin !! Une petite pause et c’est reparti pour affronter la
fenêtre de Saleina et le col supérieur du Tour. Rien de
particulier… Si, peut être, un bon stage de conversion dans le
premier col. La randonnée s’est terminée par une jolie
descente vers le refuge Albert 1er où nous sommes arrivés
après quelques hésitations du guide sur le chemin
à prendre.
La soirée fut sans histoire, l’eau fondante du toit était
bonne, le repas (purée/knack), menu unique depuis 4 jours, bien
apprécié après les efforts de la journée. A
noter quand même : passer une soirée et une nuit dans des
vêtements mouillés c’est moyen bof.
Le lendemain on avait prévu de faire le couloir de la table,
nous nous levâmes donc à 4 heures. Après une jolie
balade à ski, sur de la neige dure juste comme il faut, on a
attaqué le couloir, crampons aux pieds et skis sur le dos. La
neige trop dure et trop bosselée nous ôta l’envie de
redescendre, en skis, par le même endroit. C’est donc encore les
skis sur le dos que l’on a traversé les arêtes du Tour. Du
3 en crampons avec des lattes sur le sac à dos ce n’est pas de
tout repos, merci Yed ! La descente, du col supérieur du Tour
jusqu’au village du même nom, s’est faite dans une neige de plus
en plus transformée et de moins en moins présente.
Après moult zigzags on est quand même arrivé skis
aux pieds à quelques centaines de mètres du village.
Enfin, pour terminer la boucle, nous avons fait le chemin jusqu’aux
Grand Montets à pieds (Franchement ce n’était pas
nécessaire, ni très intéressant).
[Fred]
Texte : Claire, Katia, Fred, Yed
Photos : Claire, Katia, Shef, Yed et Fred